THE BACKGROUNDS SERIES
To work from…
Our research is based upon events and objects encountered in the outside world: deserts, the rarity of information, discrete units, minor changes, details, intervals, in-betweens constitute the universe of our work. Our point of view is peripheral, we are interested in the margins, the background, the depths.
The Backgrounds Series refer to the backgrounds in paintings, films, and comics.
Study rather than appropriation…
The trend of appropriation is to work on the minimum gap, our work is based on hindsight.
Study rather than appropriation - study gaining a real autonomy, in order to distance itself from its referent: a change of course.
The study consist in decomposing an image by various analysis systems, then reconstruct a new image according to our personal protocols.
Our work is based on changeover of different picture systems from one to another, the one from the primary artist to ours, each time renewed.
Specific protocols and processes….
Our issue is not to create new forms but to create the conditions of their emergence.
The beginning of a journey…
Each title becomes a clue, the beginning of a journey: “Marat”, “Trudaine”, “Young Bara”, “Still Life”, “In the Evening on the veranda”, “On a summer Sunday”, “D.A.A.A.”, “Shadow”….
Just a detail, a sign…
In the Backgrounds Series, we reframed the background and kept at the periphery of the iconic field a tiny portion of the figure.
We proceeded with two different graphic analysis, one for the detail, one for the background. Here two different protocols of execution, and also two different kind of factures are creating a tension inside the iconic field.
“Less is more”, a detail as an heightened field…
“Shadow” series refer to “White on white”. The facture and the two white values in the original painting didn’t come to our attention.
In this series, only the boundaries of two squares, the outlines of two different gray values (graphite gray) are painted on a white gesso.
The outline at the periphery of the iconic field, represents the shadow, the interval between the painting and its frame.
The outline of the square figure represents the unpainted space between the two white values of “White on white”.
In each “Shadow” painting, the outlines come from various graphic analysis, producing various dashed lines and various gray values.
Intervals, outlines and places of language…
The paintings “In the Evening on the veranda” & “On a summer Sunday” refer to a comic where color gradations are representing sunsets and desert landscapes. These topics belong to our pictorial, literary and cinematographic world.
We painted these backgrounds as long banners with color gradations. We kept the intervals, outlines, and part of “bubbles” of comics - all comics codes. We only erased the language.
Film was born of an explosive…
Bill Morrison's film “Dawson City: Frozen Time” (2016) traces the history of nitrate films (flammable films), from the end of the 19th century to the beginning of the 20th century, in relation to the Canadian city of Dawson located on the Alaskan border. During the gold rush, Dawson was a popular city. It also corresponded to the end of the distribution chain for newsreels produced by Hollywood.
In 1911 the city gymnasium (D.A.A.A.) became a busy movie theater, whose old swimming pool was later to serve as a storage place for nitrate films.
The film reels ended up buried in the rubble of the building after it burned in 1937, and were rediscovered at the end of the 1970s, during the construction of a new building on the site of the former D.A.A.A.
More than 500 films were to be found, damaged over time by humidity, significant alterations invading the images.
We have chosen a sequence from a 1919 newsreel reporting an explosion caused by a letter bomb sent by anarchists - explosion reminiscent of the fires caused by nitrate films at the same time.
Referring to these altered images, we executed a series of grayscale paintings, titled D.A.A.A.
We sought to restore the history of these images with regard to that of their materiality, confronting two systems of representation - one by a succession of glazes (white glazes gradually erasing a previously brushed explosion background image), the other by means of stencils (adhesives in vinyl, an adhesive by value of gray drawing precisely the contours of the alterations), thus seeking to create a significant relief, even a hollow, in the pictorial layer.
To be continued…
Our work, beyond an autobiographical dimension, explores and develops that which escapes the ordinary attention of the surrounding world and comes back to an intimate art history.
All that is imposed by sudden emergence, strangeness, dazzlement. All that request a steady gaze.
LA SÉRIE DES FONDS / THE BACKGROUNDS SERIES
Travailler à partir de…
C’est à partir d’évènements et d’objets rencontrés que se développent nos recherches : les déserts, la rareté de l’information, les unités discrètes, les menus changements, les détails, les intervalles, les interstices constituent notre univers. Notre point de vue est périphérique, nous nous intéressons aux marges, à l’arrière-plan et au fond.
Dans “The Backgrounds Series”, nous nous référons aux fonds dans la peinture, dans l’image cinématographique, et dans la bande dessinée.
Étude plutôt qu’appropriation…
La tendance de l’appropriation est de jouer sur l’écart minimal, notre travail, lui, est fondé sur la distanciation.
Étude plutôt qu’appropriation, étude qui acquière une autonomie, se détache de son référent : un changement de cap.
L’étude consiste à décomposer une image aux moyens de différents systèmes d’analyses, à affiner, approfondir, puis à reconstruire une autre image, selon un protocole qui nous est propre.
Notre travail est fondé sur le passage d’un système de représentation à un autre, celui de l’artiste référent et le nôtre, à chaque fois renouvelé.
Protocolaire et processuel…
Nous ne cherchons pas à inventer de nouvelles formes, mais à créer les conditions de leur émergence.
Le début d’un itinéraire…
Le titre que nous attribuons à chaque œuvre devient une piste, le début d’un itinéraire :“Marat”, “Trudaine”, “Young Bara”, “Still Life”, “In the Evening on the veranda”, “On a summer Sunday”, “D.A.A.A.”, “Shadow”….
Juste un détail, un indice….
Dans les œuvres se référant aux fonds de peintures, nous avons recadré les tableaux sur le fond lui-même en ne laissant à la périphérie du champ pictural que l’amorce de la figure.
L’analyse de ce détail diffère de celle du fond. Son protocole de réalisation, puis sa facture, diffèrent également de ceux du fond, créant une tension à l’intérieur du champ pictural.
Economie de moyens, un détail comme espace augmenté…
La série “Shadow” se réfère au “Carré blanc sur fond blanc”. La matérialité et les deux valeurs de blanc du tableau référent n’ont pas retenu notre attention.
Dans cette série, seuls les périmètres de deux carrés, filets de deux valeurs de gris (graphite gray) différentes, sont peints sur un fond de gesso blanc. L’un situé à la périphérie, correspondant à l’ombre, à l’intervalle entre le tableau et son cadre ; l’autre dessine l’espace, la réserve, entre les deux valeurs de blanc du “Carré blanc sur fond blanc”.
Chaque “Shadow” présente une analyse différente des filets, plus ou moins discontinus, et des valeurs de gris différentes.
Intervalles, filets et lieux du langage….
Les peintures “In the Evening on the veranda” et “On a summer Sunday” se réfèrent à une bande dessinée où les fonds aquarellés, représentant des couchers de soleil et des paysages de déserts, font partie de notre univers aussi bien pictural que littéraire, voire cinématographique.
Nous avons traité ces fonds comme de longs bandeaux de couleurs dégradées, découpées ou interrompues par des intervalles, des filets, et des fragments de bulles, indices appartenant aux codes de la bande dessinée, dont nous avons effacé le langage.
L’histoire du film commence avec une pellicule explosive…
Le film de Bill Morrison “Dawson City : Frozen Time” (Les films enfouis, 2016) retrace l’histoire des films nitrate (pellicule inflammable), de la fin du 19ème au début du 20ème siècles, en rapport avec la ville canadienne de Dawson située à la frontière de l’Alaska.
À l’époque de la ruée vers l’or, la ville de Dawson fut très courue, elle correspondait à la fin de la chaîne de distribution des films d’actualités produits par Hollywood.
À partir de 1911, le gymnase de la ville (D.A.A.A.) devint une salle de cinéma très fréquentée, dont l’ancienne piscine devait servir plus tard comme lieu de stockage pour les films nitrate.
Les bobines de films termineront enfouies dans les décombres du bâtiment qui brûlera en 1937, et seront redécouvertes à la fin des années 70 lors de la construction d’un nouvel immeuble à l’emplacement de l’ancien D.A.A.A.
Plus de 500 films devaient être retrouvés, endommagés au cours du temps par l’humidité, d’importantes altérations envahissant l’image.
Nous avons choisi une séquence d’un film d’actualités de 1919 rapportant une explosion provoquée par une lettre piégée expédiée par des anarchistes, explosion rappelant les incendies provoqués par les films nitrate à la même époque.
Nous référant à ces images altérées, nous avons exécuté une série de peintures en valeurs de gris, intitulée D.A.A.A.
Nous avons cherché à y restituer l’histoire de ces images en regard de celle de leur matérialité, confrontant deux systèmes de représentation - l’un par une succession de glacis (glacis blancs effaçant progressivement un fond d’image d’explosion préalablement brossé), l’autre au moyen de pochoirs (adhésifs en vinyl - un adhésif par valeur de gris dessinant précisément les contours des altérations), cherchant ainsi à créer un relief sensible, voire un creux, dans la couche picturale.
À suivre…
Notre œuvre, au delà d’une dimension autobiographique, explore, puis développe ce qui échappe d’ordinaire à l’attention dans le monde environnant et renvoie à l’intime d’une histoire de l’art. Tout ce qui s’impose par le surgissement, l’étrangeté, la fulgurance, tout ce qui demande un regard attentif et soutenu.